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Les grands hebdomadaires français d’information que sont l’Express, le Point et le Nouvel Observateur ont choisi de faire la Une sur l’intimité du Président de la République. Révélations

, vraies ou fausses confidences, petits et grands déballages, la communication autour de Nicolas Sarkozys’emballe. Celui qui devait entrer dans l’histoire comme le Président qui réformerait la France apparaît surtout comme le premier Président « people ». C’est l’avatar moderne de la personnalisation du pouvoir. De Gaulle fondait sa légitimité dans son rôle lors de la Deuxième Guerre Mondiale. Nicolas Sarkozy est d’abord l’homme des conquêtes féminines. Il fait d’ailleurs la Une de Gala pour la quatrième fois consécutives.

Alors quelles peuvent être les conséquences pour le quinquennat actuel ? D’abord celle de brouiller le programme politique du Président. Ensuite de porter atteinte à sa crédibilité. Sa conférence de presse de début 2008 devait clore le chapitre des Unes de Gala et de Voici. Mais la machine « people » s’emballe. La cellule communication de l’Elysée est condamnée à faire semblant de contrôler un phénomène qui lui échappe. Ce déballage de tous les records – Gala fait cette semaine sa quatrième « couv » successives sur sa vie sentimentale – donne le sentiment dévastateur d’un Président qui s’intéresse davantage à son image et à ses amours qu’à son pays auquel il va avoir de plus en plus de mal à demander des sacrifices.

Et quelles conclusions tirer de ce feu d’artifice pour les médias ? Lors de la cérémonie de remise des prix des Femmes en Or à Courchevel, j’avais invité les personnes présentes à acheter un journal d’information « qui tente de les élever », à chaque fois qu’elles cédaient à la tentation d’acheter un journal « trash », « qui les rabaisse ». Hélas, Les hebdomadaires d’actualité de la semaine viennent de céder à l’air du temps. Comme la politique, l’information se dissout dans le people. Albert Du Roy vient de publier « la mort de l’information » chez Stock. Le titre lui aussi est dans l’air du temps.

Bernard de La Villardière