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Blog officiel de Bernard de La Villardière
14 avril 2011

Conflits d’intérêts et soupçons sélectifs

 

J’ai eu récemment le privilège d’être la cible de Télérama qui a découvert sur le site de Ligne de Front que nous produisions des films et des formats courts pour le secteur public et privé. Une activité qui représente 20% de notre chiffre d’affaires et qui permet tout juste à Ligne de Front de garder financièrement la tête hors de l’eau. Parmi ces clients, le Ministère de la Défense qui serait « une rente en or » pour ma société. C’est faux car cela représente moins de 3% du chiffre d’affaires pour des marges très réduites sur des budgets qui ne dépassent jamais quelques dizaines de milliers d’euros.

Cette collaboration occasionnelle avec la Défense n’est pas récente.  Mais les insinuations de partialité – il n’y a pas d’accusations formelles dans l’article – surviennent après la diffusion d’un reportage dans Enquête Exclusive sur le bataillon hélicoptère des forces françaises à Kaboul. Un reportage dans la guerre aux côtés des pilotes français menant des opérations de secours médical, d’évacuation de troupes sous le feu de l’ennemi ou de largage de tracts sur les populations civiles.

Ce film était un film dur, émouvant, au plus prés de la réalité de la guerre et de ce que vivent ceux qui la font. Lors du tournage, l’adjudant-chef Thibault Miloche a trouvé la mort au cours d’un assaut des talibans contre une position tenue par l’armée française. Sa famille a accepté que nous diffusions les images tournées au moment où se déroulait ce drame. Ingrid Sion Lhuillier, critique de Télé Obs a écrit à propos de ce documentaire que « l’absurdité » - de cette guerre – « à la vue de ces images, éclate comme une évidence ». Le fin limier de Télérama – que j’ai eu moins de trois minutes au téléphone et qui a été sur le site de Ligne de Front – estime qu’il s’agit – « parfois » (sic)  - « d’un clip promotionnel ». Ainsi, Ligne de Front et les auteurs du reportage – qui ont au passage risqué leur vie – auraient fait un film de pub et utilisé pour cela la vraie mort d’un soldat.

Mais pour Télérama,  il y a plus grave : le réalisateur Géraud Burin des Roziers a été chasseur alpin dans une vie professionnelle antérieure et son preneur de son, Philippe Casanova, a fréquenté une dangereuse officine de propagande : l’Etablissement Cinématographique des Armées. Pire encore, le coréalisateur Thomas Goisque avait son frère – colonel - sur le théâtre d’opération ! Télérama – dans sa grande phobie de la chose militaire - fait du délit de faciès à sa manière. Un type qui a porté l’uniforme le porte toute sa vie dans la tête et reste un dangereux agent d’influence.

Tout ce qui est excessif est dérisoire. Reste à savoir pourquoi Ligne de Front est tout d‘un coup sur la sellette, cité en exemple de « conflit d’intérêt ». Depuis plus de vingt ans, le groupe audiovisuel Capa fait du film institutionnel tout en faisant des reportages pour les magazines d’information des grandes chaines dont M6. Eléphant et Cie, Tac, et bien d’autres sociétés de production travaillent aussi pour des entreprises. Elles ont pour cela créé des filiales, mais l’actionnaire reste le même.  Ligne de Front n’a fait ni mieux, ni pire que les autres. Et ne peux pas encore créer de filiale car elle manque de fond propre.

Concernant les liens avec l’armée : France 2 a diffusé récemment un film « La guerre en face » - beau film d’ailleurs – coproduit par l’Etablissement Cinématographique des Armées ! Vous savez cette terrible institution dont Ligne de Front embauche les agents dormants !

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